Célébration en différé du 08 mars : le CIRD et l’ONG F2DHG magnifient les femmes

En ce samedi, 30 mars 2024, le Centre d’Innovation de la Recherche et de la Documentation (CIRD) en partenariat avec l’ONG Femmes, Développement et Droits Humains en Guinée (F2DHG) a organisé la célébration en différé de la journée internationale des droits des femmes. L’équipe de madame Moussa Yéro Bah a choisi le CIRD pour abriter cette rencontre. Plusieurs grandes dames d’expérience sont venues partager leur vécu. Plusieurs filles et femmes ont participé à ce débat intergénérationnel, tel que le Club des Jeunes Filles Leaders de Guinée et également le slameur de l’ombre (Abdoulauye Bademba Barry).

Moussa Yéro Bah et le porte parole de Dr Safiatou Diallo ont parlé de l’autonomisation de la femme. Pour l’activiste doublée de journaliste, il faut rendre la femme autonome pour parler de son développement. l’ONG F2DHG a partagé son rapport intitulé ‘’Autonomisation’’ portant sur une subvention de la Compagnie Financière Africaine prêtée à une dizaine de femmes sur une année. Elle a aussi mis l’occasion à profit pour présenter son site internet nouvellement créé grâce à un financement d’Open Society Africa (OSF-Africa)

Nous sommes partis voir Compagnie Financière Africaine (COFINA),il y’a un peu plus d’un an pour leur dire que, oui nous travaillons sur des questions des violences faites aux femmes, nous accompagnons des femmes victimes de violences sexuelles et nous les orientons vers les services compétents en la matière mais nous  voulons par ailleurs assisté des femmes qui sont dans le besoin et qui peuvent faire des choses extraordinaires dans leur foyer mais qui quelque part n’ont pu trouver la voie qu’il faut. Ils ont soutenu le projet et avec l’appui du Haut Commissariat des Nations-Unies aux Droits de l’Homme on a pu faire cette formation de sept personnes dont un homme. C’était un fond remboursable en une année sans intérêt, juste pour permettre à ses femmes de pouvoir gérer un fond. Elles ont pris et elles ont restitué (Applaudissements pour les bénéficiaires). Elles ont chacune un compte bancaire aujourd’hui et elles se débrouillent du mieux qu’elles peuvent. C’est pourquoi je dis que le thème est bien choisi, ‘’investir dans les femmes pour accélérer le rythme’’ et je pense qu’il faut continuer dans ce sens. Investir dans les femmes pour l’égalité des sexes, pour que les femmes puissent être autonomes et pouvoir défendre leurs droits. Faire en sorte qu’elles accèdent à une justice équitable. Et c’est ce que nous faisons du côté de Télémélé depuis plus d’une année avec le projet « accès aux soins de santé des personnes vulnérables » financé par FMG en partenariat avec MEMISA.  Chaque mois nous accompagnons au moins trois femmes victimes de violences, nous faisons des visites à domicile et nous faisons des causeries éducative des groupes de parole et des dialogues intergénérationnels ”, détaille la présidente de l’ONG F2DHG.

Parmi les panélistes, Hadja Aïcha Bah-Diallo qui a gravi tous les échelons en Guinée et à l’internationale pour avoir été de nombreuses fois directrice, ministre avant de travailler à l’UNESCO. Pour elle, pas question de se lamenter ou de pleurnicher, il faut travailler. Elle a pu se relever là où elle pouvait sombrer grâce à son courage, à l’éducation et la formation qu’elle a reçus. 

Mon mari a fait dix ans de prison politique. Pendant ces dix ans, j’enseignais et je faisais de la couture. j’avais des enfants, je me suis fait tellement d’argent que j’ai construit une maison. J’ai commencé par acheter de l’or. ma mère m’a dit hé ! Si un imbécile te vole ton or tu fais quoi? achète un terrain et construis. c’est ce que j’ai fait et les enfants qui n’avaient pas de niveau, je leur disais venez dans mon garage, c’est mon garage qui était mon atelier.  Venez dans mon atelier, je vous donnerai des cours d’appoint sans payer. Et donc les jeunes viennent pendant que je taillais et cousais, je leur explique les cours de chimie qu’ils n’avaient pas compris. Comment intéresser les filles à la chimie, aux sciences ? j’entre dans la salle, je parle vite et les filles me disent qu’elles ne comprennent pas les maths et les sciences. Je leur ai demandé si elles ne font pas la cousine, elles ont dit oui, j’ai dit voilà c’est ça les sciences, vous mélanger les choses et vous en faites la cause. Depuis ce jour-là, aucune fille n’a raté mes cours et elles sont à une position avancée. Donc les sciences, les mathématiques, la technologie, il faut s’ y intéresserconseille Hadja Aïcha Bah-Diallo, ancienne ministre de l’éducation nationale.

La première vice-présidente du Conseil National de la Transition était également invitée à ce panel mais pour des raisons de santé, elle s’est faite représenter par une des ses collègues conseillère nationale en la personne de Fingui Camara qui a livré son message.

Hadja Mariama Penda Diallo, ancienne ministre du Travail et de la Fonction Publique, Professeur Kadiatou Lamarana Diallo (Pr d’université) et l’ancienne journaliste et actuelle Directrice Générale des Centres d’Autonomisation et d’Entreprenariat des Femmes et Filles, étaient également du panel. Elles ont chacune dans son domaine, montrer la voie à suivre pour se hisser au sommet des institutions et comment s’y maintenir.

La présidente du Club des Jeunes Filles Leaders de Guinée (CJFLG) a partagé des chiffres effarants  avec l’assistance. Oumoul Khairy Diallo, déclare qu’au moins trois filles sont violées par semaine en République de Guinée. Une intervention qui a choqué les participants. 

Notre confrère Abdoulaye Bademba Barry (BAD) appelée Slameur de l’ombre a plongé l’assistance dans une profonde émotion à travers son texte dénonciateur de la mutilation génitale féminine avant de lui arracher le sourire en magnifiant les femmes à travers son art qu’est le slam.

Du côté des autorités actuelles, la cheffe de cabinet au ministère de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes Vulnérables, Hadja Aïssatou Barry a effectué le déplacement pour représenter son département.

Au nom de la ministre de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes Vulnérables, madame Charlotte Daffé, je voudrais remercier et féliciter les organisatrices de ce panel. Mais je m’en voudrais si je ne rendais pas un vibrant hommage à madame Moussa Yéro Bah qui s’est donnée corps et âme pour la protection des droits humains d’une part mais aussi des droits des femmes notamment en Guinée dans le cadre de la lutte contre les violences faites aux femmes et filles. Merci madame, vous avez eu la volonté, vous avez eu l’initiative et Dieu a mis de la baraka. Qu’il vous pousse encore plus haut que là où vous êtes. Aujourd’hui nous célébrons les entrepreneures. Mais il y’a certaines personnes qui se sont sacrifiées pour que nous célébrions aujourd’hui le 08 mars. Rendons grâce à Allah, rendons hommage à ces femmes-là”, exhorte la cheffe de cabinet.

Compte-rendu : Mamoudou Boulléré Diallo

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